Effectuer une recherche


Innovation mondiale* pour une école secondaire de la Commission scolaire des Chênes :


L'entreprise Canimex, le ministère de l'Économie, de l'Innovation et des Exportations (MEIE), ainsi que l'Université de Montréal collaborent dans un projet ambitieux du GARAF.

Depuis octobre 2015, les élèves de 3e et de 4e secondaire de l’école Jean-Raimbault ont accès à une technologie de pointe qui leur permet d'identifier, à l'aide de la technique du « barre-coding génétique », des espèces découvertes lors des inventaires fauniques réalisés antérieurement par les élèves.

Ces nouvelles situations d'apprentissage et d'évaluation (SAÉ) résultent du souci des enseignants et des techniciens de maximiser la rigueur et l'exactitude des inventaires fauniques du GARAF/Opération PAJE.

Lors des divers inventaires fauniques, les élèves et les enseignants sont parfois en présence d’espèces difficiles à identifier, principalement durant les inventaires de poissons et de micromammifères. Notons que cette situation est également rencontrée par les experts qui œuvrent dans ce domaine.

Lorsque les jeunes du GARAF/Opération PAJE découvrent une espèce menacée, la responsabilité incombe à l’enseignant de confirmer l’identification, qui doit alors être exacte. Pour nos partenaires (ministère de la Faune, des Forêts et des Parcs, Développement Charlesmont, etc.), la présence d’une espèce protégée dans un secteur peut engendrer certaines conséquences.

Dans le cas où une espèce menacée est confirmée, la Loi sur les espèces menacées s’applique. Elle vient encadrer le développement de ce secteur, au bénéfice de la conservation de l’espèce trouvée.

L’intervention des chercheurs de l’Université de Montréal membres du GRIL

En 2012, cette problématique d’identification fut soumise à l’un de nos partenaires scientifiques, le Groupe de Recherche interuniversitaire en Limnologie (GRIL). Le professeur Bernard Angers, de l'Université de Montréal, a eu l'idée d'appuyer les découvertes des jeunes par une technologie de pointe, le « barre-coding génétique ».

« Ce projet d’intégration des outils génétiques aux recensements réalisés par les élèves du secondaire est des plus novateurs. Il permet notamment de domestiquer ces techniques sophistiquées dans un contexte abordable, en plus de raffiner les résultats de terrain obtenus par les élèves », mentionne le professeur Bernard Angers. Les idées générées par ce chercheur ont nécessité trois années d’expérimentation et de recherche de financement afin de concrétiser la démarche.

Soulignons, au passage, que le CTREQ réalise depuis 2014, en collaboration avec des chercheurs du Département des sciences de l’éducation de l’Université du Québec à Trois-Rivières, l’évaluation des impacts d’Opération PAJE sur la réussite éducative et l’apprentissage des élèves. Les résultats de cette évaluation permettront également d’assurer des ajustements à Opération PAJE en regard des résultats probants en matière de recherche en didactique des sciences et de la technologie.


« Cette valorisation des connaissances issues de la recherche et de la pratique contribue à soutenir de façon rigoureuse les enseignants et leurs élèves dans le cadre d’Opération PAJE. Elle contribue également au développement d'une co-expertise où la recherche et la pratique s’alimentent mutuellement », souligne Bruno Thériault, conseiller en transfert et innovation en réussite éducative au CTREQ.

Selon le CTREQ et les chercheurs impliqués dans les travaux présentement en cours, Opération PAJE constitue une innovation en matière d’éducation et de sensibilisation à l’environnement. De plus, l’approche préconisée par Opération PAJE favorise une démarche orientante unique en mettant en lumière les carrières scientifiques en lien avec le secteur de l’environnement et permet également le développement d’une forme originale d’entrepreneuriat éducatif axé sur les besoins des collectivités locales en matière de protection et valorisation de l’environnement.

Mise au point des protocoles de laboratoire

Depuis mars 2015, Annick Lafond, Patrick Lampron, Pablo Desfossés et Marie Pierre Bolduc ont réalisé les premières expérimentations permettant de mettre au point les protocoles de laboratoire. Les étapes expérimentales, rigoureusement respectées, ont mené à l’identification d’espèces dont les résultats sont sans équivoque.

Pour ce faire, les élèves effectuent d’abord des prélèvements de tissus sur les spécimens découverts sur le terrain. L'échantillon est congelé en attente de l'étape suivante. Il peut être conservé plusieurs années à -23 degrés Celsius.

Par la suite, d'autres élèves de 3e secondaire procèdent à l'extraction de l'ADN. À la suite d’une série de manipulations avec des instruments de pointe (micropipettes, centrifugeuses) et des enzymes, les élèves poursuivent avec la polymérisation de l’ADN. Cette dernière technique est possible grâce à un thermocycleur et un cocktail de produits biologiques. Enfin, les élèves de 4e secondaire utilisent l’ADN polymérisé par les élèves de 3e secondaire, afin de réaliser l’étape d’identification par un procédé de digestion enzymatique.

Le matériel de haute technologie est financé par l'entreprise Canimex, dont la contribution s'élève à 20 000 $. Ce matériel et l'expertise développée serviront pour d'autres écoles secondaires de la Commission scolaire des Chênes, dont l’école Jean Raimbault et le programme particulier en sciences de l'école Marie-Rivier.

« Il allait de soi pour notre entreprise de participer activement à ce projet, puisque ce dernier rejoint les valeurs de Canimex en matière de préservation de la Faune, des espaces verts, de développement durable et de préoccupations écologiques », de dire monsieur Roger Dubois, président de l’entreprise.

Des partenaires financiers importants

En janvier 2015, le MEIE a accepté la demande de subvention pour un montant de 62 500 $. Ces fonds ont servi à financer les ressources humaines nécessaires à l’élaboration de la SAÉ.

À cela s’est ajoutée la contribution de la Caisse Desjardins de Drummondville, qui s’élève à 25 000 $. « Partenaire du programme GARAF depuis ses tout débuts, la Caisse Desjardins de Drummondville est très fière d’injecter la somme de 25 000 $ au laboratoire d’identification d’espèces fauniques par code-barres génétiques, qui permet d’enrichir, une fois de plus, l’offre éducative spécialisée dans les sciences proposée aux jeunes de notre région. Sensible aux valeurs environnementales, au développement durable et à l’éducation, notre coopérative a accepté sans hésiter de s’associer à cette initiative porteuse, puisque celle-ci rejoignait en tous points ses valeurs », indique madame Johanne Marceau.

En terminant, mentionnons que l’expertise développée et le financement des partenaires permettront de créer la première entreprise de génétique dédiée à l’identification d’espèces fauniques, dirigée par des jeunes, des enseignants et des techniciens en travaux pratiques du secondaire.





De gauche à droite: Mme Johanne Marceau, présidente de la Caisse Desjardins de Drummondville, M. Roger Dubois, président de Canimex, M.Pablo Desfossés, de GARAF, deux élèves, M. Laurent Lessard, Ministre responsable de la région Mauricie et Centre-du-Québec, Alain Charest, commissaire à la CSDC.