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La plume poétique des élèves du PEI a charmé le jury du concours Galaxie


« En regardant dans le miroir de ta vie, qu’aimerais-tu être dans 20 ans? »

Voilà la question qui a incité les élèves du PEI de 5e secondaire de l'école Jeanne-Mance à réfléchir à leur avenir, parfois avec un peu de regrets, de nostalgie ou d’espoir. Mais qui a dit que les jeunes avaient de la difficulté à se projeter dans le futur? Assurément, grâce à leur maturité, ces jeunes finissants ont fait preuve d’introspection afin de créer de petits bijoux poétiques qui ont su aller droit au cœur des juges de ce concours s’adressant à la jeunesse francophone. En effet, parmi les participants de la catégorie des 14-16 ans, on y retrouvait des élèves du Québec, mais aussi de la France, la Belgique, de la Guyane et du Liban.

Bien que de nombreuses proses aient été vibrantes d’émotion, trois élèves de l’école secondaire Jeanne-Mance se sont distinguées dans leur catégorie, et ce, au niveau national ainsi qu’au niveau international.

Claudie Bélair : 1re position au Québec, 1re position à l’international
Kate Lapolice : 2e position au Québec, 2e position à l’international
Marianne Lauzière : mention spéciale au Québec

En somme, voir des élèves pourvus d’une telle sensibilité ne peut que rimer avec une jeunesse remplie de promesses…

MIROIR

Miroir, miroir,
Dis-moi qui je suis en ce temps futur
Je ne vois pas le reflet de mon être,
Peut-être n’en ai-je pas la force ou
Peut-être que les lois de l’optique ont changé
Miroir, miroir
Je vis maintenant
Les reflets du passé
              qui ondulent dans la glace
                                   Mes ANCIENS rêves,
                                   Mes ANCIENS choix,
                                   Mes ANCIENS sourires,
                                   Mes ANCIENS pleurs,
                                   Tous je les vois
                                   Figés dans le temps
Miroir, miroir
Ton angle a changé
Je vois maintenant cette personne
Qui donne sa vie pour aider autrui,
Qui vit sa vie pour aujourd’hui,
Qui oublie les anciens glaçons dans ses pantalons
Et qui vit pour le soleil de demain,
              Car après tout, de la glace, ça fond au soleil, n’est-ce pas ?
Miroir, miroir
Je n’ai plus besoin de toi
J’ai compris que cette personne, c’est moi
Je suis forte, je suis humaine, je suis moi
Conserve les reflets du passé,
                       EUX, ils sont glacés.
Moi j’ai besoin de me laisser porter
Par la vague de bonheur et d’amour qui m’emmène
encore plus loin que ce que tu m’as montré.
               Miroir, miroir
De toute façon, je crois que tu es suffisamment occupé avec la belle-mère…

Claudie Bélair


REMBOBINER

On se souvient quand on courait
toujours plus vite que le vent.
Quand on nageait
pour garder la tête hors de l’eau.
Quand on volait
toujours plus haut dans l’espoir de toucher au ciel.
On souhaitait rester jeunes et fous
à l’époque où on avait tout ce temps devant nous.
Mais le temps a passé
et le vent nous a fait grandir.
Et il y a cette part de regret en nous
pour nous rappeler toutes ces choses que l’on a jamais osé faire.
Et il y a ce qui reste encore flou
les erreurs qui nous hantent et nous déchirent.
La pluie est tombée, elle aurait pu tout emporter
au lieu de tout laisser.
Tu te souviens quand tu te battais
pour arriver à surmonter toutes les épreuves d’une journée.
Tu mentais
pour cacher quand tu trahissais tes vraies pensées.
Tu pleurais
pour laisser aller toutes ces larmes que tu avais gardées.
Tu prétendais
toujours être aveugle pour continuer d’avancer.
Mais qu’en a-t-on gardé
après toutes ces années ?
Toutes ces années à regretter
ces sentiments que l’on n’a jamais osé montrer
ces choses que l’on n’a jamais osé apprécier.
Tu essaies de voir à quel moment tu t’es trompé
à quel moment tu aurais pu changer les choses.
Ça te hante
chaque jour, chaque nuit.
Tu repasses tout dans ton esprit.
Tu arriveras peut-être un jour, après avoir bien essayé,
à vivre plus que juste ton passé.

Kate Lapolice


PETITE FILLE

Petite fille si tu m’entends
J’avais seulement seize ans
Tu étais la bonne personne, mais au mauvais moment
Je te reprendrais n’importe quand.
Petite fille si j’avais su
Que tout ce que tu aurais voulu
Était de quitter le premier jour venu
Je ne t’aurais pas crié dessus.
Petite fille si j’avais vu
Que tes yeux rouges n’étaient pas des larmes
C’était ta façon de lever ton arme
C’était ta façon de faire ton charme
Jamais je l’aurais vu, de toute façon je l’aurais pas cru.
Petite fille je t’aimerai toujours
Je ne peux pas prendre tout le blâme
Mais fait passer le bonjour à ton nouvel amour
Tu n’auras pas le choix de baisser ton arme
Les projets d’amour ne se réalisent pas toujours.
Petite fille il est trop tard
Au travers de ton regard
Je n’ai pas pu voir l’avenir
Je n’ai rien vu venir de ton départ
Il ne me reste que des souvenirs
Comme ceux accrochés sur le babillard.
Maman si tu me voyais
Je ne mange plus bin bin
Je ne dors plus bin bin
J’ai presque plus rien
Il me reste juste du vin
Je ne vais pas bien
Ce serait gentil si tu me reprenais.
Petite fille
À bras ouverts je t’ai repris
Comme je t’ai donné la vie
Ma seule fille, ma seule famille
On est rendues là aujourd’hui.

Marianne Lauzière