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C’est parce qu’elle a l’intérêt des élèves à cœur et qu’elle a l’indéfectible volonté d’amener la population de son milieu à prendre conscience de sa responsabilité face aux enjeux de l’éducation publique, que la Commission scolaire des Chênes souhaite offrir son éclairage dans le cadre de l’étude du Projet de loi 86 (« Loi modifiant l’organisation et la gouvernance des commissions scolaires en vue de rapprocher l’école des lieux de décision et d’assurer la présence des parents au sein de l’instance décisionnelle de la commission scolaire »).
En point de presse, le président de la commission scolaire, M. Jean-François Houle, a livré les grandes lignes du mémoire que la commission scolaire soumettra à la commission parlementaire chargée d’étudier le Projet de loi 86.
« Notre objectif n’est pas de commenter de façon exhaustive le Projet de loi, mais de lancer des bases favorisant une réflexion plus large au sujet des enjeux en éducation publique. Malgré son titre, le Projet de loi sous étude a pour but premier d’abolir la démocratie scolaire représentative et de proposer, en conséquence, une nouvelle répartition des pouvoirs en établissant de nouvelles règles pour l’exercice de la gouvernance scolaire qui en découle. De toute façon, notre opposition de principe à l’abolition de cette démocratie représentative, fait en sorte qu’il ne nous apparait pas productif de commenter tous les aspects du Projet de loi 86 », d’expliquer M. Houle.
Dans son mémoire, la commission scolaire souhaite partager sa vision de la démocratie scolaire représentative, en tant que lieu de développement d’une véritable communauté éducative dans ses milieux respectifs.
« Nous voulons faire la démonstration que, dans son ensemble, l’actuel Projet de loi manque d’ambitions en réduisant pratiquement l’organisation du système d’éducation publique à une simple relation entre le prestataire de services et le client, sous l’autorité d’un Ministre omnipotent », de dire le président.
Et l’élève dans tout ça ?
Par ailleurs, au-delà d’un simple service, l’éducation publique est une mission prioritaire de l’État, à laquelle toute la population devrait être invitée et motivée à prendre part.
« Nous démontrerons également comment l’élève nous semble bien loin des préoccupations ministérielles à l’intérieur de ce Projet de loi, simplement parce que la réussite de l’élève n’est pas son élément déclencheur », déplore Jean-François Houle.
Bref, selon la Commission scolaire des Chênes, l’élève et la mission éducative méritent mieux qu’un Projet de loi qui s’attaque à un faux problème et qui, de surcroît, propose un remède qui aura des conséquences pires que le mal allégué.
« L’élève a besoin de vivre dans une communauté qui valorise l’école. Faire en sorte que la population se sente partie prenante de la mission éducative ne peut que favoriser la motivation académique des enfants », affirme le président.
L’abolition des élections scolaires éloignerait nécessairement la population de la mission éducative.
« Notre société nous apparait appelée à de plus grandes ambitions pour son système d’éducation publique. Ce projet cible mal les priorités de la mission éducative. Les intervenants en éducation seraient davantage motivés et la population davantage interpelée par le lancement de travaux menant à l’établissement d’une politique nationale en éducation. Voilà une idée qui pourrait avoir un effet rassembleur sur ses acteurs, au lieu de l’effet de division que provoque le Projet de loi », conclut M. Houle.